Éditorial

Bien que résolument ancré dans le passé, le goût pour les antiquités, la brocante et les collections est aussi le témoin de notre époque contemporaine avec ses modes. L’article sur les tendances de la brocante et des antiquités nous le rappellera. Le souci de sauvegarder le patrimoine, par le biais des restaurations d’art et de la conservation des savoir-faire, nous le dit également.

Les acteurs du marché peuvent parfois même être opposés. D’une part, certains délaissent les arts et traditions populaires français, encensent le style brut de décoffrage et rejettent les beaux meubles vernis ou trop « classiques » ; d’autre part, des passionnés se battent pour conserver la mémoire du passé. De même, le fossé qui s’est creusé entre le bas de gamme et les pièces d’exception, qui se vendent tous deux très bien au détriment des antiquités du moyen marché, révèle aussi un grand écart culturel, sinon économique. Certes, ce constat est très résumé, mais quand même révélateur d’une époque avec ses contradictions et ses combats souterrains. Aladin Antiquités ne traite pas une matière purement ludique. Sa lecture n’est pas innocente.

Daniel Cagnolati