Tout augmente !

Autrefois, on disait que les dimanches d’élections n’étaient pas favorables aux chineurs et aux organisateurs de manifestations. Désormais, au vu d’un taux d’abstention de plus 60 %, on peut en douter, avec tristesse. Mais il n’y a pas que le taux d’abstention qui augmente. Ainsi, chez les commissaires-priseurs, l’écart entre les frais à Paris et dans le reste de la France se creuse. Des maisons parisiennes frôlent les 30 % de frais (en sus du prix d’adjudication). Et quand les opérateurs de vente (parisiens ou non) vous permettent d’enchérir sur une plate-forme Internet, ils demandent souvent un supplément ! Cela n’est pas sans conséquence sur le prix en boutique quand l’enchérisseur est un antiquaire. On n’oubliera pas aussi l’essence. En période d’inflation forte, il n’est pas toujours évident de consacrer beaucoup d’argent à des déplacements sur des brocantes ou des bourses. Pourtant, le recyclage par la brocante peut-être une solution économique… Pour certains, ce serait plutôt la nostalgie des années 1960 et 1970 et leur floraison culturelle, même s’ils ne les ont pas connues, qui les motivent (l’inflation des années 1970 était compensée par un taux d’intérêt élevé pour les épargnants). Une voiture ou un meuble authentique de design de cette période vaut généralement bien plus cher que son équivalent actuel, plus luxueux et plus performant. Il est des Dinky Toys qui coûtent le prix d’une véritable voiture neuve d’entrée de gamme ! D’autres ont une optique d’investissement, un choix qui ne concerne pas seulement les spéculations délirantes à coup de millions de dollars pour des artistes dont le talent n’a aucune importance. Certains marchés, bien plus raisonnables, comme celui des affiches de collection, connaissent aussi un regain de forme. Il en est de même pour certaines céramiques rares ayant appartenu à des collectionneurs chevronnés, comme vous le verrez dans ces pages. Mais assez parlé d’argent : place à l’évasion, au plaisir.

Daniel Cagnolati, rédacteur en chef