Le monde change. Et c’est particulièrement vrai en France dans notre domaine. La culture historique classique est en recul. Sauf si vous avez vécu sur une île déserte ces dernières années, vous vous en êtes aperçu. Un exemple ? Dans son rapport qui vient de sortir, le très officiel Conseil des ventes note que le montant total des adjudications de mobilier et d’objets d’arts décoratifs anciens a reculé de 43 % en 2023. C’est la catégorie qui a le plus baissé. Dans bien des villes, les salons d’antiquaires et surtout les boutiques d’antiquités sont moins nombreux que voilà quelques années. Pourtant, il est des secteurs encore prospères : l’automobile ancienne (de la période 1950-1990), les collections, la peinture d’Après-Guerre, et plus généralement le bas de gamme et le haut de gamme, mais pas la moyenne gamme. Les grands salons internationaux (comme la TEFAF) et les grandes ventes aux enchères, qu’ils traitent de design ou de choses anciennes, se portent bien. Les comportements d’achat deviennent nettement plus hiérarchisés. Le marché à destination de la classe moyenne se restreint, tant pour des raisons culturelles qu’économiques.
Daniel Cagnolati, rédacteur en chef
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