Éditorial – 416

Un patrimoine mobilier et culturel à sauvegarder

À l’occasion des Journées du patrimoine, nous nous rappellerons que chineurs et antiquaires permettent la transmission et la sauvegarde de nombreux biens mobiliers. Cependant, il est des comportements dommageables… Des experts et expertes autoproclamés en brocante, avec l’aide éventuel d’un bon photographe, vous conseillent de récupérer une armoire vieille de plusieurs siècles pour lui arracher ses portes et la transformer en placard « couleur campagne chic » ; l’excédent finissant à la benne à ordures.

De même, par souci de suivre la mode, combien de meubles néo-Renaissance (néo-Henri II) ont été rejetés et jetés, car jugés non pas médiocres, mais simplement démodés ? Idem pour bien des commodes Louis-Philippe ! Même certaines productions du design ont eu droit à ces jugements à court terme. Mais encore, comment vendre du mobilier Louis XV (l’un des plus beaux jamais réalisés) à des personnes qui n’ont jamais entendu parler de ce roi et qui n’ont quasiment plus de notion chronologique de l’histoire ? La faute à qui ? Certains pédagogues ont même assumé fièrement cette « déconstruction intellectuelle ». Dans notre domaine aussi, il y a une démarche patrimoniale à acquérir. En outre, l’écologie y trouvera son compte.

Daniel Cagnolati

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