Un marché en pleine mutation
Bien des phénomènes généraux de notre société touchent notre petit monde des antiquités et de la brocante. Chacun accordera plus ou moins d’importance à ces questions selon ses opinions. Toujours est-il que le collectionneur et le chineur évoluent dans cette société-là où les goûts et les références culturelles changent. Il est de plus en plus de gens qui ne savent pas qui était Louis XV ou Jean-Paul Belmondo. Parmi ces bouleversements, on citera pêle-mêle : l’effritement de la culture classique, le manque d’enseignement de l’histoire, en particulier en France, le creusement du fossé social avec un appauvrissement des classes moyennes, l’influence de certains courants de pensée du type wokisme, l’importance considérable prise par les réseaux sociaux au détriment d’une lecture critique et approfondie, une notion de plus en plus floue des conjugaisons et de la construction des phrases (y compris dans le journalisme), le recul de l’élégance vestimentaire, une Éducation nationale en difficulté (sauf pour quelques bonnes écoles…), etc. Le passage de témoin entre générations se complique sérieusement. Or, antiquaires, galeristes, brocanteurs, collectionneurs et commissaires-priseurs sont des passeurs de témoins !
Daniel Cagnolati, rédacteur en chef