Un marché perturbé

Le marché des antiquités, de la brocante et des collections a subi bien des bouleversements ces dernières années. D’abord, il a été affecté par une perte de la culture classique, chose dont nous avons déjà parlé.
Il l’est aussi par un changement « normal » des goûts. La porcelaine est préférée à la faïence, le design, à la Haute Époque. Il l’est aussi par les règlementations toujours plus compliquées, comme dans la vie quotidienne et des affaires, en général.
Il l’est aussi par l’appauvrissement des classes moyennes, la crise économique et les incertitudes sur l’avenir, sauf si l’on a la chance de faire partie des grandes fortunes internationales.
Il l’est encore, pour nous Aladin Antiquités, par la crise de la presse papier et de la lecture. Certains critères de valeur ont pris des proportions jamais atteintes, comme le nom du créateur ou celui d’un illustre possesseur antérieur, indépendamment des qualités intrinsèques d’un objet ou d’une œuvre. Mais le pire de tout est peut-être le recul de l’humanisme et de l’idée de beauté dans l’art…

DANIEL CAGNOLATI, RÉDACTEUR EN CHEF